L’accent mis sur la durabilité en minimisant l’impact environnemental causé par les émissions de dioxyde de carbone passe non seulement par des investissements dans des actifs plus verts, mais aussi, si nous parlons de la Banque de France, par la production de billets de banque.
Pour limiter l’empreinte environnementale liée à la production, à la distribution, à la remise en circulation et à l’élimination des billets en euros, la Banque de France élimine la mise en décharge des billets usagés retirés de la circulation qui, depuis 2022, conformément aux instructions de la Banque Centrale Européenne, seront utilisés pour produire de l’énergie dans des usines de valorisation énergétique des déchets.
Le rapport environnemental
C’est ce qui ressort du dernier rapport environnemental rédigé par la Banque de France, qui participe à un groupe de travail mis en place par la BCE fin 2019 dans le but d’étudier tous les facteurs qui influencent l’empreinte écologique des billets de banque tout au long de leur cycle de vie et d’évaluer leur durabilité, en les comparant également à d’autres instruments de paiement. « Dans une première phase, la BCE a impliqué tous les acteurs de la chaîne des matières premières (papeteries, fabricants d’encre, etc.) dans l’enquê »te.
En 2021, l’étude a été étendue aux activités de distribution, de recirculation, de destruction et d’élimination, en impliquant les sociétés de services et les établissements de crédit qui jouent un rôle clé dans la circulation de l’argent liquide. Dans le courant de l’année 2021, un rapport sera préparé sur les actions mises en œuvre par les banques centrales de l’Eurosystème pour améliorer les profils de durabilité environnementale des billets de banque.
Le développement exponentiel ces 10 derniers années, des paiements via téléphone et cartes bancaires n’ont pas réellement permis de réduire le nombre de billets de banque en circulation en Europe. Nous sommes passé de 15 milliards de billets en 2012 à plus de 26 milliards de billets de banque en circulation en 2022. La production, destruction et l’élimination des billets usagés est donc un enjeu majeur.
La recherche d’un partenaire industriel
L’impression des billets est gérée dans l’usine de production, par le Service des billets, qui dispose depuis 2004 d’une certification environnementale selon la norme ISO 14001, et des initiatives ont été lancées pour réduire la consommation d’énergie du bâtiment. En outre, la recherche d’un partenaire industriel est en cours pour développer le projet de production de plaques d’impression en taille-douce à l’aide d’un système de gravure au laser comme alternative au processus galvanique actuel, ce qui réduira la production de déchets dangereux et d’émissions dans l’atmosphère.
Au cours des cinq dernières années, plus des trois quarts des déchets spéciaux issus du processus de production des billets ont été envoyés dans des usines de valorisation, mais des efforts sont en cours pour réduire la production de déchets grâce à la réutilisation des emballages en bois et des chiffons utilisés pour le nettoyage des presses d’imprimerie.
Le planning
La Banque de France se charge du tri périodique des billets en circulation grâce au Service de gestion de la circulation monétaire et à 34 succursales. La décision d’abandonner la mise en décharge d’ici 2022 concernera la « partie résiduelle des billets usés actuellement mis en décharge« . Les déchets constitués de billets déchiquetés sont tombés à 611 000 kilogrammes l’année dernière, contre 852 000 en 2019.
En ce qui concerne les déchets de papier issus du processus de production des billets (rognures et papier utilisés pour démarrer les presses à imprimer et déchets de production) et les billets usés déchiquetés en aval du processus de tri, la part envoyée dans des usines de valorisation énergétique ou de production de combustibles solides secondaires était de 90 % en 2020 ; ce pourcentage est de 86 % si l’on ne prend en compte que les billets usés déchiquetés en aval du processus de tri.
Réduire la consommation
Sur le front de la production des billets, gérée par le Service des billets, la banque travaille sur plusieurs aspects : de la réduction de la consommation à la réduction des déchets spéciaux générés. Les systèmes photovoltaïques, installés à l’usine de production des billets ont permis à la banque de produire plus de 67 000 kWh d’électricité de manière autonome au cours de l’année.